• Concevoir l’intervention en orientation
• Intervenir directement
• Exercer un rôle conseil auprès d’autres acteurs
• Évaluer les impacts des interventions en orientation

• Éducation

À l’automne 2014, une recherche a été menée auprès de 2300 élèves de cinquième secondaire provenant de 17 établissements et 10 régions administratives dans le but de mieux comprendre la manière dont ces derniers procèdent pour prendre leurs décisions de carrière. L’atelier propose une présentation succincte des résultats, une présentation de sept types de profils de prise de décision mesurés en regard de dimensions cognitives, comportementales et sociorelationnelles, puis enfin des propositions de stratégies d’évaluation et d’intervention ajustées.

L’amorce d’un passage de l’adolescence vers l’âge adulte s’associe pour la majorité des jeunes Québécois à celles où les transitions personnelles, scolaires et sociales sont les plus nombreuses (Bourdon et Cournoyer, 2012; Gauthier, 1997), celles où les relations sociales sont les plus denses et changeantes (Bidart et Lavenu, 2005; Bourdon, Cournoyer et Charbonneau, 2012; Cournoyer, 2012), de même qu’à une période intense de décisions sur le plan des études et de l’avenir professionnel. Année après année, des milliers d’élèves québécois doivent décider de la suite de leur parcours scolaire et professionnel au travers d’un processus de prise de décision de carrière propre à soi (Conseil supérieur de l’Éducation, 2002). Nombre d’entre eux se jugent incapables de procéder à une telle décision (Conseil permanent de la jeunesse, 1992; Cournoyer et Lachance, 2014; CSE, 2002; Guay, Ratelle et al., 2006). Il n’est donc pas surprenant de constater des taux élevés d’indécision de carrière, de changements de programmes, d’interruptions ou de prolongation des études lors de l’expérience des études collégiales (CSE, 2002; Lannegrand-Willems, 2008; Rivière, 2002; MELS, 2004). La prise de décision relative à la carrière est considérée pour plusieurs comme un enjeu de psychologie développementale (Amir, Gati et Kleiman, 2008; Gati, Krausz et Osipow, 1996), cognitive et comportementale (Patton et McMahon, 1999; Peavy, 2011; Savickas, 2000), ainsi que contextuelle (Little, 2008; Vondracek, 2007) et systémique (Patton et McMahon, 1999). Dans le cadre d’études conduites auprès d’adolescents de près de 30 pays, afin de connaître les difficultés et les critères décisionnels les plus récurrents, Gati (2010) a noté que plusieurs habiletés et attitudes sont requises pour formuler et réaliser un projet professionnel éclairé : la collecte et l’analyse d’informations scolaires et professionnelles, le locus de contrôle, les efforts investis dans son processus de choix et la gestion des risques de procrastination, la vitesse à laquelle sont prises les décisions, la consultation d’autres personnes, le niveau d’influence de celles-ci sur soi, le réalisme et l’intuition.

L’atelier présente les résultats d’une recherche sur le processus décisionnel de carrière de près de 2300 élèves de cinquième secondaire provenant de 17 établissements d’enseignement et de 10 régions administratives. La recherche repose sur deux perspectives de la prise de décision relative à la carrière, toutes deux tenant compte de processus cognitifs et comportementaux, de même que de l’influence de l’expérience sociorelationnelle sur la prise de décision relative à la carrière : le modèle de prise de décision relative à la carrière de Gati et al. (2008, 2010) et l’analyse de la construction de projet professionnel au regard de l’influence des relations sociales de Cournoyer (2008; 2011). La démarche repose sur un devis mixte qui comporte deux phases, l’une quantitative, l’autre qualitative. Ce type de devis permet l’intégration de résultats descriptifs et compréhensifs (Cresswell, 2009; Johnson et al., 2007) permettant de dégager sept profils distincts de prise de décision de carrière. Dans le cadre de cet atelier, ces profils sont exposés selon les caractérisques distinctes de ses acteurs, puis des stratégies d’intervention ajustées sont proposées.